Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Régis Eneriz : J’ai 34 ans, je vis à Bayonne mais je suis originaire d’Ascain, et je suis tombé dans le bénévolat il y a sept ans.

Quel rôle joues-tu au sein de l’Eusko ?

Je suis salarié de l’association depuis trois mois en tant que Responsable de la communication et de l’organisation d’évènements. Mais avant cela, j’ai été bénévole de manière intermittente pour la tenue de tables d’information, le collage d’affiches, l’organisation de l’Eusko Eguna, et même, aux tous débuts de l’Eusko en 2013, pour la saisie sur ordinateur des adhésions et des changes, avant que les bureaux de change de l’Eusko ne soient informatisés fin 2016.

Pourquoi as-tu choisi d’adhérer à l’Eusko ?

A l’époque, je m’intéressais aux rôles des banques, à leur pouvoir, et notamment au phénomène de spéculation financière. J’avais envie d’agir à mon niveau et j’ai appris que la somme d’euros échangée en eusko était placée dans une banque éthique, pour servir à l’économie réelle et non à la spéculation. J’ai voulu apporter ma pierre à l’édifice.

L’Eusko a-t-il changé ta façon de consommer ?

Oui, j’ai pris conscience de l’impact qu’avaient notre alimentation et notre consommation sur la société que l’on souhaite construire. J’ai de plus en plus de mal à rentrer dans un supermarché… ça me donne de l’urticaire !

Être bénévole pour l’Eusko, qu’est-ce que ça représente pour toi ?

Pour moi, ça m’a permis de rencontrer de nouvelles personnes. Il y a un aspect social indéniable. J’ai découvert l’Eusko l’année où je me suis installé à Bayonne. Je ne connaissais quasiment personne. Aujourd’hui, je mets plus de 30 mn pour traverser la rue Pannecau au Petit  Bayonne…

Que t’a apporté ton expérience de bénévole ?

Un travail ! J’ai été bénévole « à plein temps » pendant quatre ans dans différentes associations : Eusko, Bizi !, AEK… J’enchaînais les périodes où j’avais un petit job et les périodes de chômage. Je me suis investi à fond dans l’organisation d’évènements : Alternatiba, manifs du 1er mai, manifestation « artisans de la paix », Korrika, etc. J’ai beaucoup appris par la pratique !

Dans quelle(s) valeur(s) portée par l’Eusko te retrouves-tu le plus : écologie, solidarité ou défense de l’euskara ? 

Franchement, pas facile de choisir… Mais je pense que c’est l’écologie. Plus particulièrement la lutte contre le changement climatique en cours, qui va transformer nos sociétés dans les années à venir. Notre génération a la lourde responsabilité de faire les bons choix politiques pour en atténuer les conséquences néfastes.
L’euskara est également en danger ! Il faut que sa pratique dans la vie publique devienne une norme et que ce ne soit pas une langue pratiquée et réservée à une minorité. En ce sens, le défi « Affichage bilingue » chez les commerçants de l’Eusko est important et participe à son niveau à cette normalisation ! Plus de 140 commerces ont déjà mis en place un affichage bilingue grâce à l’Eusko.

Aimerais-tu dire quelque chose aux personnes qui hésiteraient à devenir bénévole ?

En Iparralde, la culture du bénévolat est très forte et je pense que c’est une véritable école de la vie. Des générations entières ont baigné dans le bénévolat : festival EHZ, Lurrama, etc. Je pense que ça change ta façon de voir le monde. Tu découvres une autre façon de voir la vie, tu n’es pas tout le temps dans des rapports de consommation, tu sors de l’individualisme et tu apprends à construire des projets de manière collective. Humainement, c’est fort et tu te rends compte que la véritable richesse se trouve dans les rapports que tu construis avec les autres.